DEDICACE A...
Ce livre s'adresse à tout le monde, et il est plus précisément dédicacé aux artistes des générations futures, aux étudiants des écoles des Beaux-Arts, à leurs professeurs, mes chers collègues, aux exclus du tiers-monde sans distinction de race, à ceux qui ne prennent plus des vessies pour des lanternes, ni pour évangile tout ce que leur racontent les revues d'art contemporain, au ministre de la Culture en exercice, qu'il soit de droite ou de gauche, aux peintres figuratifs comme aux abstraits, aux amateurs de soupe Campbell, aux champions de la liberté en culotte courte, à Bill Gates en personne, à G–del, Archimède et Pasolini pour leur amour commun des théorèmes, aux commissaires de la prochaine Biennale de Venise, aux victimes de l'art qui ont été, malgré leur putatif talent, relégués dans les oubliettes de l'histoire, aux derniers survivants du mouvement "Supports-Surfaces", à mes amis du Club de l'Hypermonde avec qui je dîne régulièrement les mardi chez Clovis, aux critiques d'art ratiocineurs professionnels qui se reconnaîtront ici, à Ilya Prigogine pour ses structures dissipatives, aux individus parfaitement identifiés ne ratant jamais un vernissage, aux veuves d'artistes et à leurs ayants droit, aux membres de l'épiscopat et à ceux de la commission d'attribution des ateliers pour Paris intra-muros, aux démarcheurs de publicité pour le compte des revues spécialisées en art, à l'abbé Pierre, finalement victime expiatoire des médias, aux maîtres d'hôtel de la Coupole, officiant au 102 boulevard du Montparnasse et à leurs homologues du café Beaubourg, plus jeunes et plus fringants, aux toujours mêmes artistes des arts plastiques qui ont l'insigne honneur de figurer aux côtés des prix "Nobel" sur le journal Le Monde à chaque pétition signée par des intellos de gauche, ceux de droite n'en signant jamais, à Norbert Wiener théoricien de la cybernétique, aux inconditionnels de "l'art minimal" qui veillent en consortium constitué à la pureté du dogme dans des monastères de Bourgogne, aux galeries qui ont dû, après la crise, réorienter leur commerce dans le fast-food et la restauration grecque, à Alexandre Iolas à qui personne ne pense plus depuis qu'il est mort, ce qui en dit long sur l'ingratitude de la nature humaine et la vanité de la chirurgie esthétique, à tous ceux qui sont d'anciens combattants de la "Grande Chaumière", au grand Muphti de la mosquée d'Alger qui fut jadis une cathédrale et à l'évêque de la cathédrale de Cordoba qui fut jadis une mosquée, à Paul Virilio qui sait pourquoi après notre dernier échange de lettres, au quarteron d'artistes français qui ont figuré en 1991 à la "Triennale de Carnegie", à l'ex-directeur du CAPC de Bordeaux si bien payé à l'époque, à James Lovelock, le père de Gaïa, à Max Bill et ses petits carrés, à Willy Bongard, créateur du Kunstkompas avec qui j'ai discuté sur le quai de la gare de Cologne avant sa brutale disparition dans un accident en 1985, également à la mémoire de Wolf Vostell avec qui j'en ai fait de même très exactement sur le même quai, à Norman Spinrad dont je suis un inconditionnel, aux différents délégués aux arts plastiques qui se sont succédés avenue de l'Opéra sans beaucoup de changements, au correspondant de la revue Flash art en France, aux artistes représentant la tendance dure du "Néo-post conceptual art", du "Néo-post art" ou de la "Post-abstraction", ce qui est du pareil au même pour le non-initié, aux descendants de Joseph Kant (qui n'a rien à voir avec Emmanuel...) s'il en existe encore, aux spéculateurs avisés du marché, grands amateurs d'art par ailleurs et quelque fois conseillers écoutés des cabinets ministériels, à Henrique Fernando Cardoso, actuel président du Brésil, avec qui j'ai discuté jadis le bout de gras à l'occasion d'un colloque devant un apéro au bar d'un grand hôtel de New-Delhi, au collectionneur bien connu Joshua Gessel qui demeure à Tel-Aviv en principe, mais qu'on peut rencontrer partout dans le monde à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, à Chéri Samba qui a prouvé aux idéologues sceptiques que l'Afrique, contrairement aux idées reçues, et compte tenu de son potentiel latent, pouvait s'avérer un creuset réel pour l'art contemporain (sic), à Jean-Hubert Martin qui s'est efforcé sans succès de nous le démontrer, à Ervin Laszlo, président du Club de Budapest mon invité d'honneur au "Félix Faure" de Nice, aux égéries du relativisme post-moderne, aux éditeurs d'art toutes catégories confondues, à Catherine Millet qui est une critique d'art pas comme les autres, aux admirateurs d'André Malraux qui a tant fait pour l'art khmer, à Madame de Castro, concierge portugaise dans le XVIème arrondissement comme tant d'autres, à Marc Partouche qui contre Baudrillard a brûlé sa dernière cartouche, au directoire et au conseil d'administration de la compagnie japonaise d'assurance qui a donné l'ordre d'acquisition des Tournesols de Van Gogh pour le montant de 320 millions de francs, à Monsieur Baxandall qui tente dans ses ouvrages de nous expliquer ce que les Italiens voyaient au "Quatrocento", à ceux qui comme les adeptes du "Pattern Painting" ne s'intéressent nullement à la signification des symboles mais à leur stricte apparence, à Jacky appariteur de l'Ecole Nationale d'Art de Cergy, à Françoise Schmitt qui a tout compris de ce qui est en train de changer dans l'art et son enseignement, aux artistes-peintres que je connais qui passent plus de temps au téléphone qu'à leurs pinceaux pour décrocher un achat, une commande ou une exposition, à Edward T. Hall qui sait danser, à Marcel Marette que rien n'arrête, à ceux qui, en privilégiant la réflexion sur le projet artistique, le font aux dépens de sa réalisation, à ceux qui prônent le contraire, réagissant contre des formes de pensée trop analytiques et didactiques, à Fritjof Capra si profond sans être chiant, à tous ceux, trop peu nombreux, qui utilisent dans la pratique artistique le décodage en vue de provoquer une mise à distance des procédés de la représentation, aux joyeux énergumènes qui tentent de remettre en cause "l'illusionnisme" de la peinture pour provoquer chez le spectateur une réflexion critique sur les références de l'histoire de l'art occidental, à René Magritte pour sa pipe, à Antoine Riboud avec qui j'ai partagé une cuisse de poulet il y a vingt ans, et que je n'ai jamais plus revu depuis, à Alain-Dominique Perrin qui, je l'atteste ici, est un vrai mécène quoiqu'il en dise, à la mémoire de Nina Kandinsky, ma voisine de gauche dans le restaurant français de Sao Paulo sous le regard attendri de l'ambassadeur de France, aux peintres simulationnistes, à Guy Debord qui n'a rien à voir avec eux, bien entendu, à Régis Debray qui aime à m'appeller le "médiartiste", à Orlan qui est une des artistes les plus intéressantes de sa génération, à Jean-Paul Fargier qui s'arrange toujours pour se faire photographier en compagnie de Nam June Paik pour faire croire qu'il est lui aussi un artiste et un vidéaste, ce qui n'est manifestement pas suffisant, à la mémoire d'Absalon qui a disparu, comme chacun sait à l'âge de 29 ans, ce qui assure à la fois sa cote et sa postérité, à Maria Tucker du New-Museum de New York, à la mémoire de mon très grand ami Vilèm Flusser que personne ne connaît pratiquement en France alors qu'il est si célèbre à l'étran-ger, à Mister Shapiro, ex-conservateur du "County Museum of Los Angeles", qui a été congédié comme un malpropre par son conseil d'administration, à Germain Viatte que j'aime plus que moi-même, à Christiane et Eric Germain à qui je suis reconnaissant de m'avoir offert l'opportunité de ma première grande exposition, ainsi qu'à Monsieur Caboche menuisier à Anserville, à Barry Flanagan qui redoute toujours l'ouverture de la chasse, à Jaron Lanier pour sa boîte à outils virtuels, à Thierry Ardisson qui soutient mon travail depuis si longtemps, à Harald Szeemann qui répond immédiatement quand on lui écrit, à Wired d'une lecture si nécessaire, à Arno Breker uniquement pour provoquer les professionnels de pétitions, à Noam Chomsky, à Olivier Debré, le frère de Michel, à Sophie Calle, la fille de Bob, à Annette Messager, la compagne de qui on sait, à Nicolas Negroponte du Medialab, à Sonia Delaunay que j'ai visitée dans son atelier du boulevard St-Germain, ce qui ne nous rajeunit pas, à Gustave De Smet, peintre belge réfugié aux Pays-Bas pendant la Première Guerre mondiale, à Pierre Teilhard de Chardin avec ma très profonde reconnaissance, au Président du Conseil de l'Etat de Vaud, à Dieter Bechtloff, éditeur de "Kunstforum", à Robert Mangold, à Frank Sinatra qui en s'éclipsant nous a laissé du sucre dans les oreilles, à Sylvana Lorenz dont les tenues sexy heurtent le puritanisme de Brigitte Cornand, à Olivier Costa de Beauregard, qui laisse entendre dans Le second principe de la science du temps, que pour "les êtres vivants, la flèche du temps ne les concerne que comme phénomène et non comme chose en soi", à Edouard Nono toujours prêt à rendre service, à Achille Bonito Oliva qui a joué pour moi le rôle d'une femme dans un direct, à la télévision suisse, à Marshall McLuhan qui m'appelait l'oncle Fred, à Peter Gabriel, un vrai de vrai, à Edward Lorenz, père de la théorie du chaos, à Moholy-Nagy qui avait eu l'idée déjà d'utiliser le téléphone dans l'art, à Scott Ficher qui n'a pas froid aux yeux, à Philip K. Dick, à John Armleder, jeune homme de bonne famille qui s'est intéréssé à l'Art Sociologique comme libraire avant de s'improviser artiste-peintre, à Philippe Vasseur, collègue au journal Les Echos et qui est aujourd'hui député du Pas-de-Calais, à Paul Lombard, avocat à la cour, à Jean-Christophe Averty qui en vaut deux, à John Gibson de New York, à Jean-Noël Laszlo de Toulon, à cet artiste de Nice dont le nom se compose de trois lettres que je ne citerai pas pour ne pas lui faire de pub, à Francisco Varela, à Michaël Gorbatchev, à Jean-Marie Cavada, à George Brecht, aux deux frères Donguy si attentifs à ma pratique artistique, à Gérald Thupinier de Nice, à Zdzislaw Sosnowski de Sucy-en-Brie, à Jannis Kounellis, palefrenier à l'occa-sion, à Alain Prost, à Jackson Pollock, à Gérard Diaconesco, mon collègue et ami, à Ludwig Wittgenstein, à Michel Giroud toujours en état d'excitation, à Alfred Pacquement qui me dit toujours bonjour en filant sur le côté, à Eric Troncy que je ne connais pas, à Bernard Marcadé qui après toutes nos discussions finira bien par admettre que la
communication peut aussi avoir sa dimension esthétique propre, à Olivier Poivre d'Arvor, le frère de Patrick, en souvenir du pugilat qui nous a opposé, à Enrico Macias, mon frère avec Louis Bec, à Suzanne Pagé qui ne m'embrasse plus depuis 1972, à Jacques Séguéla qui m'embrasse encore, à Jean-Louis Pradel que je connais depuis toujours, à Bernadette Soubirous, à Olivier Mosset, à Bill Viola, à Farideh Cadot, à Claude Mollard, à Cindy Shermann, à Annick Bureaud, ma meilleure complice, à Gordon Mata Clark sans trous de mémoire, à Flor Bex qui a la mémoire courte, à Robert Gober dont les urinoirs ne sont pas pratiques et assurément sans intérêt artistique, à l'équipe du professeur Cohen à qui l'on doit la carte du génome humain, à Pierre et Anne Moeglin si attentivement amicaux, à Derrick de Kerckhove, mon vicaire personnel à Toronto pour le diocèse de l'art sociologique, à Christophe Colomb, à Nikolaï Ovtchinikoff qui a peint un m2 artistique, à Olivier Morane qui ne tremble jamais sur ses bases, à Jean-Luc Godard pour Pierrot le fou, à Georges Maciunas qui propose de purger le monde de la vie bourgeoise pour promouvoir un art saisi par tout le monde (?), aux figures historiques de l"Hard Edge", à ceux qui, après le repas, utilisent des débris d'assiettes dans des compositions sur bois à la recherche de perturbations visuelles semblables (paraît-il) à celles de la société contemporaine de l'information (sic), à ceux qui se servent comme les handicapés de leurs pieds comme spatules ou pinceaux pour faire des tableaux, à des artistes comme Alan Kaprow qui estiment que l'art est avant tout une éthique, affirmant la toute-puissante "liberté" de l'artiste et son refus violent de toute récupération par le marché et ses valeurs traditionnelles, à Julio Le Parc pour les mêmes raisons, à Jean-François Lyotard qui a eu le mérite de concevoir les Immatériaux, aux concepteurs du premier ordinateur ENIAC des années 1940 qui occupait un étage entier dans un grand bâtiment, à Gregory Bateson, à tous ceux qui pensent que les systèmes cognitifs sont des mixtes sujet/objet aussi bien que des réseaux d'interfaces composites, à ceux qui ne comprennent rien à l'art contemporain parce que il n'y a rien à y comprendre, à Henri Bergson, à ceux qui se sentant incapables de prédire ce que seront demain nos images, ne veulent pas non plus se poser la question de notre perception du temps et de l'espace, à Christopher G. Langton pour ses travaux sur la synthèse et la simulation des systèmes vivants, aux magouilleurs de toutes espèces qui complotent dans les étages du Musée d'Art Moderne de la ville de Paris les jours de vernissage de l'ARC, à G. Binning et H. Rôhrer, Prix Nobel pour le microscope à effet tunnel, à ceux qui se réveillent la nuit pour tenter de résoudre le dilemme insoluble entre le sens et les multiples contresens de l'art, aux très rares élus qui ont réalisé que l'art ne sera jamais plus comme avant parce que l'image numérique bouleverse l'économie symbolique de notre système de figuration du monde, aux portraitistes de la place du Tertre qui, malgré leurs installations de chevalets sur la butte Montmartre, ne pourront jamais prétendre à la même gloire que les artistes du "land-art", à James Gleick, à Arthur Danto, à Léo Castelli qui n'est pas sur la liste rouge du téléphone à New York, à ceux qui considèrent à tort ou à raison qu'en matière d'art la notion de goût est dépassée, à Henri Focillon pour sa vie des formes, à Benoît Mandelbrot pour ses objets fractals, à ceux qui à juste raison pensent que désormais il y a rupture entre les modèles d'un art contemporain appartenant au régime de la consommation et un art actuel appartenant à celui de la communication, à Howard Rheingold pour ses fulgurances sur la réalité virtuelle, à ceux qui estiment qu'à partir de la recherche des passerelles peuvent être établies entre l'intuition scientifique rationnelle et l'appel esthétique émotionnel, à Paul Cézanne qui partageait l'amour des pommes avec Isaac Newton, à tous ceux qui observent que l'homme et la machine entrent en symbiose toujours plus étroite, et que cette hybridation contribue à leur développement mutuel, aux "actionnistes" viennois comme Hermann Nitsch, à On Kawara qui expédie des cartes postales à travers le monde avec ces simples mots : "Je suis encore vivant", aux amateurs de "kitsch" qui se recrutent chez les amateurs de "Bad-painting" et les "Néo-conceptuels", à mon ami François Pluchart qui est mort du Sida, à ceux qui affirment que l'art et la science se rejoignent car ils sont deux structures du réel, à tous les employés de voirie qui n'ont jamais vu un vrai Arman de leur vie malgré leur fréquentation quotidienne des déchets industriels, à tous ceux qui pensent que l'ordinateur ne sera jamais un instrument d'assujettissement de l'homme mais un outil permettant l'élargissement historique de sa conscience, à James Gleick, une seconde fois, qui dit que sur le plan esthétique, les nouvelles mathématiques de la géométrie fractale mettent les sciences dures en accord avec la sensibilité moderne, aux membres de l'AICA (Association Internationale des Critiques d'Art) qui feraient bien de recycler sérieusement leurs connaissances sur la création d'aujourd'hui dans leur congrès annuel s'ils ne veulent pas faire figure de vieux fossiles, à tous ceux qui n'ont jamais confondu création artistique et mondanités, à la mémoire de mon ami Jacques Jeannet qui conçut et édifia le "tombeau de l'artiste inconnu" dans un palace de Genève avant de succomber d'une crise cardiaque dans sa voiture rue de Seine à Paris, à Léonard de Vinci, touche-à-tout de génie, à ceux qui estiment qu'il y avait une certaine dose d'opportunité en mai 1968 de la part des galeries et des artistes d"avant-garde" prenant en marche le train de la contestation pour condamner l'assujettissement de l'art aux pratiques scélérates du marché, à Yannick Geffroy dont les chapeaux m'inspirent un étonnement toujours renouvelé, a Ludwig von Bertalanffy qui savait que tout s'appréhende comme système, à Groucho Marx, à tous ceux qui sont capables de ressentir encore une émotion à l'évocation de la tendance de l'univers à évoluer selon le concept d'entropie issu de la thermodynamique, à l'inventeur de la carte à puces, poil à gratter de nos neurones, à Isabelle Rieusset-Lemarié toujours si pertinente intellectuellement, aux laudateurs appointés de tous les poncifs générés par les snobismes de l'art contemporain, à la famille Rona de + - 0, à Charlemagne Palestine qui a su faire autre chose que de la musique, à tous ceux qui, après les ravages du MLF, font une discrimination entre les sexes et prétendent les femmes plus ouvertes à l'expérimentation et plus flexibles dans leur approche des modes de pensée artistique, aux sceptiques en général, au général Schwarzkopf pour sa compétence toute pragmatique en matière de fonctionnement des systèmes de communication, au directeur du développement du Centre de Culture Georges Pompidou qui se la coule douce, je l'atteste personnellement, aux pointeurs du RMI qui n'ont rien à foutre de l'art ni des même des fresques dans le métro, à Octavio Paz, à tous ceux qui ont compris que l'interactivité se donne non seulement comme le résultat de dispositifs techniques mais comme l'extension technologique d'une imagination qui rejoint l'extension de la pensée logique, aux derniers survivants du "groupe zéro", à mon ami Jean Devèze qui a dormi les deux poings fermés sur le Territoire après un repas bien arrosé, aux familiers des ventes de maître Jean-Claude Binoche et à lui-même, au producteur du film Germinal, à Bruno Chabannes et Antoine Beaussant qui ont tout compris de l'art d'aujourd'hui et de demain, à la mémoire du docteur Gachet et à l'intention du professeur de médecine Binet, tous deux amateurs d'art, aux organisateurs du Salon d'automne, à la famille Boissonnat, d'excellente réputation, aux partisans de la "Nouvelle Objectivité" allemande des années 25 et du "Groupe Zebra" qui avec des imagess inspirées de la photographie de presse dressent un réquisitoire pictural et critique du monde réel, à Pierre Restany affectueusement, bien sûr, et Mario Costa, aussi bien entendu, à Monsieur et Madame Nahon pour leur excellente prestation à la télévision, aux industriels du textile qui fournissent de la toile de lin au kilomètre pour le Salon des Indépendants, à tous ceux qui depuis leur plus tendre enfance ont entretenu une relation privilégiée avec l'ordre du visible et de l'invisible à travers la peinture, à Pierre-Jean Rémy de la Grande Bibliothèque de France en souvenir d'un repas que nous avons fait ensemble chez Pascal Lainé, à Stéphane Chollet, artiste et professeur à l'Ecole Nationale d'art de Cergy, à Bruno Bischofberger de Zurich, à ceux qui dénoncent le fait que l'art contemporain ne constitue plus que la gestion technique d'un système esthético-marchand devenant un sous-produit banalisé de l'histoire formelle de l'art, aux admirateurs de Bertrand Lavier qui ressemble de plus en plus à Raymond Hains, à Albert Baronian qui affirme à qui veut l'entendre qu'un galeriste digne de ce nom n'est ni un courtier, ni un vulgaire loueur de cimaises, à ceux qui regrettent sans doute, comme Sarkis, le temps où Iléana Sonnabend avait pignon sur rue à Paris, aux grands collectionneurs qui ont fait de si bonnes affaires au bon moment et effectué leurs acquisitions en cumulant habilement les positions de promoteurs-commanditaires et de conseillers des institutions muséales, aux agitateurs des temps originels, aux minorités qui esquissent une nouvelle conception du développement de l'art, à ceux des créateurs qui soulignent par leurs pratiques artistiques les niveaux de réalités différents que les nouvelles technologies mettent en évidence, aux gardiens de œ désabusés, à Katherine Hayles, auteur de Chaos and Order Complex Dynamics in Literature and Sciences, à Kevin Mitnick, pirate sur Internet, au galeriste dont le premier local à proximité de Saint-Germain-des-Prés est devenu une parfumerie, à Titus qui ne vide plus ses poubelles sur le seuil de la galerie Lara Vincy, aux amateurs de couchers de soleil, à Christine et Isy Brachot maintenant loin de Paris, au conservateur du œ de Nantes qui déteste mon travail et dont j'ai oublié le nom, à ce collectionneur italien qui a vendu au "Museum of Contemporary Art de Los Angeles" (MOCA) quelques œuvres pour onze millions de dollars dont certaines faites de sa propre main sans que l'artiste n'en sache rien, à cet industriel allemand du chocolat aujourd'hui décédé qui, contrairement à ce qui avait été annoncé, n'a pas acheté l'œuvre de l'artiste français qui exposait sa maison en petit morceaux à la Biennale de Venise, à Pontus Hulten qui ne m'a jamais fait que des sourires, aux inconnus du Salon des Indépendants, aux spécialistes de l'art contemporain qui osent prétendre que la valeur économique des œuvres est en relation avec leur valeur esthétique (?), à Peter Campus qui taille ses "costards" en vidéo, à ceux qui n'ont pas d'invitation le jour de l'ouverture de la FIAC, au boucher du coin qui n'a jamais entendu parler ni de Soutine, ni de Rembrandt, à ceux qui au prix d'un certain schématisme méthodologique établissent que, en ce qui concerne les arts, les représentations s'inscrivent dans un passage progressif du solide au fluide, à Raymond Hains, encore lui, qui sait parler comme pas deux, à tous les artistes qui, à partir de l'altérité synthétique et de la dimension interactive, ont enfin compris qu'ils pouvaient rompre avec l'espace bipolaire de la représentation, au théoricien de l'art dont je ne citerai pas le nom qui a bien expliqué que l'histoire de l'art peut être décrite comme l'histoire d'une série de centres d'où diffuse un style, qui pendant des périodes plus ou moins longues, capte l'air de l'époque, à Frank Stella qui porte le nom d'une bière, aux établissements André Chenu spécialisés dans l'emballage et le transport des œuvres d'art, à ceux qui se sont penchés en qualité de sociologues sur la division du travail dans le monde de l'art, à ceux qui ont le regret de l'époque où l'artiste explorait des territoires inconnus, où l'innovation était la valeur première d'une culture vouée à se dépasser dans sa marche forcée vers le futur, aux professeurs de dessin de la ville de Versailles, à Joseph Kossuth, pas plus haut que trois pommes même s'il monte sur une chaise ou glisse un dictionnaire sous son siège, à Piero Manzoni, cet anticipateur de génie avec sa merde d'artiste, à Rodolphe Stadler avec qui j'ai jadis déjeuné en tête à tête en tout bien tout honneur, à Andy Warhol qui n'est pas mort sur la chaise électrique et exposa ses premières peintures dans la vitrine d'un grand magasin new-yorkais, à tous ceux qui cultivent des lieux communs grassement rémunérés dans les catalogues des expositions, à Sylvie Burthiau qui fut durant des années secrétaire de l'association des peintres des PTT dont j'ai été moi-même membre, à tous ceux qui dans un même élan affichent leurs doutes à l'égard de l'histoire entendue comme "progression" intellectuelle, à la mémoire de Marconi sans qui rien ne serait jamais arrivé, à ceux qui reconnaissent honnêtement qu'un certain degré de responsabilité dans le monde politique implique le mensonge, aux partisans de l'abstraction gestuelle, à ceux qui se méfient comme de la peste des étiquettes d'école, aux artistes qui ont toujours peur qu'on leur pique les idées, aux populations de l'hémisphère Sud privées d'essence de térébenthine, à Bruce Nauman chez qui l'absence de méthode fait qu'il lui a été impossible d'établir une routine de travail une fois pour toutes, à Philippe Sollers avec qui j'ai vidé une bouteille de Bordeaux chez des amis communs avant qu'il ne s'effronde sur le tapis, aux rares individus qui, contre la loi de la certitude, affirment en art la probabilité du faillible, aux artistes contemporains pas si nombreux, qui rendent compte de l'actualité sociale et politique à travers des trouvailles plastiques sans céder à des stéréotypes éculés, aux théoriciens de l'esthétique qui se sont penchés sur le rôle de la pensée verbale dans l'élaboration des concepts spatiaux, à Robert Longo, à ceux qui défendent dans la conversation la nécessité d'une précision rigoureuse pour ne pas tomber dans des généralisations abusives, aux créateurs d'images de synthèse, non comme pratique de l'art, mais comme simulacre du réel, à ceux qui estiment que la pensée "mosaïque" constitue le seul moyen de faire apparaître les opérations causales de l'Histoire, à Yves Klein, de plein droit, aux ingénieurs de la "Nippon Telegraph and Telephone Corporation", aux lecteurs de la revue Léonardo et à Roger Malina son éditeur, aux fonctionnaires incompétents et si nombreux au Palais Royal, aux familiers des passe-droits scandaleux dont bénéficient auprès des institutions culturelles certaines personnes bien connues de leur service, à Nam June Paik qui m'a présenté à Christine Van Aasch qui n'avait jamais entendu parler de moi (!), au chien de William Wegman, à Germano Celant qui milite en faveur d'un art pauvre pour les riches, aux dames de la bonne société qui font visiter les expositions du œ de Toulon, aux promoteurs immobiliers qui ont manifesté une passion soudaine pour l'art contemporain, aux critiques d'art qui n'écrivent que d'une main avec leur cerveau gauche, aux absents de l'avant-garde, aux réprouvés du Bounty, aux artistes maudits qui ont fréquenté assidûment les "Bains-Douches", à ce haut fonctionnaire qui a passé le marché public pour l'achat de la moquette grise du Centre Georges Pompidou lors de sa création, à Walter Benjamin qui avait bien senti le pouvoir terrible qu'a la photographie de transformer le présent en passé, à Régis Durand qui a été jadis assis à ma droite sur le siège arrière d'une voiture de marque allemande à Hyères dans le Var, à Gilbert and Georges qui ne sont pas des jumeaux, à ceux qui prétendent se situer après la modernité et la considèrent comme une entité close que l'on repousse dans le passé pour mieux jouir de son spectacle devenant un pur objet de contemplation esthétique, aux avant-gardes historiques qui n'ont pas encore une dimension mythique, à Pierre Durieu qui tient la librairie du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris et à sa femme Elisabeth, aux nostalgiques du passé qui sont toujours si nombreux de nos jours à défendre la peinture, aux enfants de Coca-Cola et de la télévision qui ne sont plus les enfants de Marx depuis que le mur de Berlin est tombé, mais qui sont encore le cul entre deux chaises, à Jacques Chancel qui nous fatigue tellement quand il parle de l'art à la télévision, à Marcel Duchamp pour ne pas en dire plus, ce qui est déjà trop, à Thaddaeus Ropac qui offre ses repas d'anniversaire à ses amis à la cantine de l'Opéra comique, à ceux qui ont contribué depuis trop longtemps à entretenir la confusion entre les intérêts privés et les intérêts de l'Etat dans le domaine des arts plastiques, à tous ceux qui savent que Charles Saatchi, membre du Conseil de gestion de la "Whitechapel Art Gallery" et conseil de la "Tate Gallery", pour les achats et expositions d'œuvres contemporaines, obtint pour les œuvres de sa propre collection la caution muséale qui leur conféra une plus-value considérable, à tous ceux qui pensent à tort ou à raison qu'en France, fort heureusement, il en est autrement (?), aux artistes peintres qui participent au Salon de Montrouge sur la ligne de Sceaux, à Adrien Maeght qui a eu la chance d'être le fils de sa mère, aux artistes dont la démarche ambiguë consiste à revendiquer une position critique s'opposant à la récupération et qui jouent en fait depuis des années le jeu du marché, à ceux pour qui ce qui compte n'est pas le processus de représentation comme processus social sur le sens et le sensible, mais la manière dont l'art se regarde le nombril, à ceux qui savent qu'avec une série de points on ne fait pas une surface et que pour obtenir une surface avec des points il convient de décrire les relations que les points ont entre eux, à Jean-Olivier Hucleux, spécialiste de l'art funéraire en France, à Steina et Woody Vasulka qui ont créé "The Kitchen", et à mon ami Miralda qui ouvre à l'occasion des restaurants ici ou là, à tous les artistes qui récusent l'usage de l'ordinateur tout en sachant pourtant qu'une continuité peut toujours être établie entre deux formes différentes stables et générer une infinité de formes intermédiaires, à André Morain qui a tous les artistes dans sa boîte à images, à Gilbert Brownstone qui sait vendre des Fautrier, à Yvon Lambert, mon voisin de table à qui j'ai dit ses quatre vérités au cours d'un dîner chez un collectionneur, à François Rouan qui fut pensionnaire de l'Académie de France à Rome, à Daniel Buren rendu célèbre par sa sculpture in situ dite Les Deux Plateaux, installée dans la Cour d'honneur du Palais Royal pour le montant de 9 millions de Francs, à Dominique Bozo qui m'a téléphoné un dimanche après-midi à 16h30 trois mois avant sa disparition définitive, à ceux qui ont lu le livre de Hans-Robert Jauss Apologie de l'expérience esthétique où il relève la dégradation que connaît irrémédiablement la notion de jouissance, à toutes les galeries d'art contemporain qui ne sont plus que des boutiques d'antiquités et de décoration, à Brian Eno rencontré à Graz sur un trottoir à la sortie d'un restaurant, et qui a participé à mon action les "Miradors de la paix", à Mario Borillo, informaticien, poète des machines écrivantes et des écritures virtuelles, à Norbert Hillaire avec qui j'aime bien boire une bière, à Alex Mitteregger mon étudiant préféré, à Paulina Dyrek qui est née comme moi un 6 juillet mais pas la même année, à Pierre Musso qui habite à Sceaux, à Edmond Couchot toujours si mesuré et pertinent dans ses jugements, à Itsuao Sakane qui a fait l'idiot avec moi devant une caméra en Allemagne, à Manfred Eisenbeis pour notre promenade sur le lac Majeur à Locarno, à René Berger de Lausanne, chez qui la cuisine est excellente, à Anne Cauquelin pour son "Que-sais-je ?" sur l'art contemporain, à Joyce Mansour avec qui j'ai bu un apéro à Saint-Germain des prés il y a si longtemps, à Alain Gobenceaux et à Nathalie Graham si fidèles à mon travail, à Jacques Attali qui m'a reçu à l'Elysée deux minutes trente secondes, à Diego Maradona, à Denis Papin inventeur de la machine à vapeur, à Jacques Toubon à qui j'ai serré deux fois la main, à Jean Degottex qui était un ami, à Umberto Eco que je connaissais très bien avant qu'il ne devienne si célèbre, à Guy Lozac'h arpenteur du "Territoire", à Christophe Gougeon avec qui je m'entends si bien, à Bernard Teyssèdre mon directeur de thèse pour mon doctorat d'Etat, à Guy Béart contre qui j'ai gagné un procès, à Philippe de Champaigne, à Louis Amstrong, à Daniel Bougnoux, à Bernard-Henri Levy dont la tante Mme Sixous était ma voisine à Mascara, à Théophile Barbu, à Tadeusz Lewandowski, à Pierre Mendès-France, à Ghislain Mollet-Vieville qui m'a fait rencontrer Jean-Luc Lagardère par personne interposée, à François Soulages, à Bruno et Isabelle Vierget, à Delphine Bedel, à Nathalie Lafforgue, à Jacques Pradel qui n'a pas de parole, à Raphaël Dœb qui a soutenu les "Miradors de la Paix", à Pierre Bourdieu avec qui j'ai polémiqué, à Yolaine de La Bigne qui m'a tendu son micro, à Thierry de Duve, à Barbara de Jacques Prévert et à Barbara Kaminska, à Lucio Fontana, à Alain Souchon, à Darius Milhaud, à Fragonard, à Picasso, à Claudia Schiffer, à Nicolas Poussin, à Jean-Loup Sulitzer... à Henri Jobbé-Duval toujours aussi sympa avec moi, et qui avait tenu à me faire serrer la main de Jack Lang sur les marches du Grand Palais, aux très rares responsables culturels français qui se sont rendus au moins une fois au "Siggraph" (Etats-Unis) ou à "Ars Electronica" (Autriche), à Reinhard Mucha et à ses petits copains qui, à travers la fonction symbolique des œs et des gares, interrogent l'espace social pour établir un lien entre la réalité et le fait esthétique, à Daniel Charles si amical et compétent en tout, à Laura Garcia Vitoria si positivement transgressive et à André Lœchel qui s'exprime si bien, à Ellsworth Kelly dont la dernière exposition à la Galerie Nationale du Jeu de Paume assortie de textes ampoulés de Catherine David fut d'un sublime ennui, à Christian Huitema qui pense que Dieu créa Internet, aux peintres du dimanche de moins en moins nombreux depuis le succès des émissions dominicales à la télévision, à Mariella Berthéas, Jacqueline Rivolta, Yannick Audrain avec sympathie, à Jean-Michel Billaut qui ne mâche pas ses mots, à Anne Sauvageot, à Françoise Holtz-Bonneau, à Marcelin Pleynet, écrivain, spécialiste de Matisse, titulaire de la chaire d'esthétique à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts depuis le 1er octobre 1986 qui m'a dit un jour en Corse en me regardant droit dans les yeux qu'il trouvait très bonnes les courgettes mais aussi bons, finalement, les haricots...

La liste serait encore longue des personnes connues et inconnues à qui je dédie cet ouvrage, mais mon éditeur m'a rappelé brutalement que le papier était cher ! Je m'excuse donc auprès de ceux et de celles qui n'auraient pas été cités; je ferai l'impossible pour le faire, en annexe, en petits caractères, à la fin de cet ouvrage, en respectant l'ordre alphabétique...