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INTERNET-GRAFFITIS

" Dansez sur le pont d’Avignon, en naviguant sur... Internet ! "

En première mondiale, création de Fred Forest à Avignon, pour la Fête de l’Internet 2.000.

-Fred Forest, artiste des nouveaux médias, à été choisi comme tête de réseau par l’AFI (Association Française pour Internet ) instance organisatrice la Fête de l’Internet 2.000, pour réaliser en première mondiale, dans le Palais des Papes à Avignon, une installation interactive multimédia les 17, 18 et 19 mars 2.000, utilisant à la fois, les images, le texte, le son, la danse, la manipulation informatique à distance.

-Annick Bureaud, critique d’art de la revue Art-Press, spécialisée dans les arts technologiques et de réseau, présentera dans le cadre de l’événement qu’il met en place à Avignon, le samedi 18 mars 2.000, un choix de dix artistes, représentatifs des nouvelles formes d’expression artistiques sur Internet aujourd'hui.

-Un débat sur, le rôle, la responsabilité de l’art et des artistes dans la société d’information et de communication, animé par Fred Forest, se déroulera dans l’Espace Jeanne Laurent, du Palais des Papes, retransmis en direct sur Internet.

-Une banque de données sur les différentes initiatives artistiques et culturelles de la Fête de l’Internet 2.000 sera consultable sur place.

Fred Forest membre de l’AFI ( Association Française de l’Internet ) a participé à toutes les éditions de la Fête depuis sa création en 1998 avec des actions spectaculaires qui ont chaque fois constitué au plan artistique l’événement-phare de celle-ci.

"  J’arrête le temps  " en mars 1998

"  Le Technomariage " en mars 1999

"  Internet-graffitis " en mars 2000

LE CONCEPT ET SON FONCTIONNEMENT

J’ai choisi cette année d’être présent à Avignon pour la Fête de l’Internet 2.000 afin de " délocaliser " de façon significative mon action dans l’une des capitales, les plus prestigieuse, de la culture européenne.J’ai voulu ainsi affirmer avec force, par ma présence, et en occupant le terrain, que la  " beauté ", aujourd'hui, n’avait pas de sens, si elle n’était par replacée dans le contexte de notre société d’information et de communication qui est la nôtre. Une société dans laquelle est remis en question l’ensemble de nos pratiques de vie, autant que nos pratiques professionnelles et culturelles, et dans laquelle l’art, lui même, ne saurait s’accomoder désormais d’une vision passéiste et élitaire. Une activité animée et régie dans le cadre commercial et restrictif du marché de l’art contemporain international, comme en témoigne à l’évidence les expositions présentées par nos propres institutions ces dix dernières années. La " Beauté " pour êre perçue, vue et exposée, n’est pas tant une addition de thèmes et d’individus, de moyens et de budgets, qu’une question de contenus; et surtout d’un état d’esprit et d’attention, non pas à la société finissante d’hier, mais à celle qui est en train de naître sous nos yeux, aujourd'hui. De naître, notamment avec la généralisation amorcée du numérique jusque dans notre vie quotidienne et les usages de l’internet, comme moyen d’échange privilégié, support de diffusion et de création, vecteur de nouvelles formes à inventer. Une manière tout en restant soi-même ...d’être ensemble avec tous ! 

- Le projet que je nourris pour Avignon les 17, 18 et 19 mars 2.000 et dont j’assume les responsabilités comprend d’une part, une création personnelle avec une installation multimédia interactive fonctionnant en relation avec Internet, proposant aux internautes du monde entier de faire danser leurs graffitis, en temps réel, sur l’ air connu du pont d’Avignon.

-La présentation par Annick Bureaud de dix artistes confirmés travaillant sur internet comme support de création et médium privilégié.

- L’organisation d’un débat sur le thème de " la responsabilité de l’art et le rôle social de l’artiste dans la société d’information et de communication  " et, accessoirement, la définition de ce que pourrait être, ou non, la " beauté " dans ce nouveau contexte, si ce concept de " beauté " peut encore avoir un sens, aujourd'hui, sans être radicalement repensé.

Sur le modèle de l’installation multimédia spectaculaire que j’ai réalisée à l’Espace Cardin en Septembre dernier, sous le titre générique de " Centre du monde ", avec une présentation préface de Pierre Restany, ce nouvel environnement, installé dans la salle Jeanne Laurent du Palais des Papes, permettra à partir de mon site Intenet, aux internautes du monde entier de tracer leurs graffitis, en temps réel, sur des écrans géants...Des lettres de feu et de couleur animeront ces vieilles pierres. Des webcaméras permettront aux internautes de pouvoir suivre, à distance sur leur propre ordinateur connecté, la circulation et la danse des graffitis électroniques au fur et à mesure de leur arrivée...L’état d’avancement et les développements de la technique télématique actuelle sur le réseau me permettent, désormais, de pouvoir mettre en œuvre les concepts de participation et d’abolition de l’espace que j’avais élaborés et théorisés, il y a déjà plus... de trente ans, avec l’Art Sociologique dans un premier temps, puis ensuite avec l’Esthétique de la communication, qui ont fait tout deux l’objet d’une thèse de doctorat d’Etat soutenue en Sorbonne sous forme de performance multimédia.

L’idée de graffiti, tel que le graffiti s’est imposé comme langage pictural et nouvelle forme d’expression artistique, démontre bien, s’il en était besoin, combien l’apparition de nouveaux modes artistiques est intimement liée à des outils, des services et des techniques en émergence. Souvenons-nous de l’apparition d’une industrie de la peinture, sous forme de bombes et de spray, génère à l’époque, d’une façon quasi automatique, l’apparition et l’existence du graffiti sous la forme murale que l’on connait. Dans un second temps, un processus d’intégration culturelle, adapté aux supports et aux mécanismes du marché de l’art contemporain, donnera au graffiti ses lettres de noblesse et des artistes vedettes, tels que Keith Harring. Si on peut dire que la pratique de la photographie, comme expérience visuelle, singulière, est passée en partie dans la peinture d’un Degas, on peut penser que le graffiti puisse, par un processus analogue, se transposer aujourd'hui dans un espace qui est l’espace électronique. Un espace qui tend à nous devenir familier avec la généralisation et les usages de l’ordinateur.

L’installation artistique que je propose repose sur une idée de base celle du graffiti. Un graffiti qui devient désormais... électronique et planétaire!

Compte tenu dans l’environnement de proximité que nous offre cette ville et de la présence géographique et symbolique du fameux pont d’Avignon, s’opère naturellement dans nos esprits le rappel naturel à la danse des électrons, comme ceux suggérés, en informatique dans l’ usages de passerelles et de la navigation.

Pour pousser, encore un peu plus loin, cette mise en relation des différents éléments en présence, et tenter de rendre compte encore de façon plus étroite et organique le lien entre eux, il est fondé d’évoquer ici, l’idée de " virtualité " induite par un pont, dont la plus grande partie, détruite, ( et par conséquent devenue virtuelle de fait...) n’existe plus que comme image mentale. Image mentale, complémentaire d’un objet physique amputé, existant bien là sous nos yeux, réclamant instamment de se voir reconstitué, pour retrouver enfin sa pleine, son entière et sa totale intégrité.

Ponts aux entrées, aux sorties, aux connexions et aux bifurcations multiples, qui relient entre eux sur le web les internautes de la planète entière dans un vaste filet invisble.

La Fête de l’Internet aura l’avantage de démarrer, la toute première, au calendrier des festivités avignonnaises. Se démarquant de différentes initiatives, plus traditionnelles, inspirées en ce qui concerne les arts plastiques, par les acteurs habituels, vus et revus, qui se manifestent dans le cadre du marché de l’art contemporain. La " Fête de l’Internet " en effet témoignera, tant au plan i!llustratif et concret que symbolique, de l’importance que revêt pour l’art et la culture de notre époque les nouveaux outils de communication, en regard de formes d’expression plus anciennes, qui appartiennent déjà, compte tenu de l’accéleration de l’histoire au passé de l’art. Les supports, les modes de création, de production et de diffusion de l’art, étant certes, aujourd'hui, en profonde mutation, mais déjà en phase pour exprimer, avec une plus grande adéquation, les flux d’un imaginaire, propre à notre époque, et qui ne saurait être traduit par les modéles périmés de l’art officiel de la dernière décennie.

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