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Les courriers de Richard Rodriguez
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- RESISTANCE 2: 17 mai 2003,
Louise Bourgeois au palais de Tokyopar Richard Rodriguez LE PALAIS TOKYO " LA CULTURE EST DEVENUE UN GRAND COMMERCE PLUS DU TOUT UNE AVENTURE HUMAINE " ( Pierre Clémenti) Circulez ! il n'y a malheureusement rien à voir. " Louise Bourgeois " c'est la vraie fausse exposition de la rentrée inaugurée lundi soir au Palais de Tokyo " site de création contemporaine à grand renfort d'une publicité racoleuse et mensongère, jusque dans le métro parisien. Qu'elle frustration pour tous ceux qui adorent cette merveilleuse artiste de se retrouver devant tel vide sidéral et sidérant. Le plus grave ce n'est pas seulement que l'on se serve paralellement de sa réputation pour promouvoir, de manière, aussi ridicule, une vulgaire marque de café mais qu'une institution culturelle publique puisse cautionner en l'accueillant dans ses locaux une si grotesque opération de marketing commercial ! Pourquoi pas, pendant que l'on y est, voir l'exposition Buren au Centre Pompidou servir de promotion à une marque de dentifrice célèbre pour ses rayures, par exemple ? Il ne semble plus y avoir de limite à la bêtise humaine au "royaume" de certains de nos "décideurs" culturels. Que les dirigeants du Palais Tokyo rencontrent des difficultés budgétaires par suite de la défection de certains de leurs sponsors ne les autorisent pas pour autant pour assurer leur survie à transformer les artistes en "hommes-sandwichs" publicitaires pour s'attirer les bonnes grâces d'autres sponsors bien moins recommandables. Même les fondations privées n'oseraient commettre une pareille bévue qu'ils savent particulièrement néfaste pour leur image et leur crédibilité auprès du public. En quoi cette manifestation peut-elle être positive pour la notoriété de Louise Bourgeois surtout après la magnifique exposition organisée en 1995 par son voisin le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris ? On ne doit pas mettre le talent des artistes au service des sponsors, au risque l'un de ces prochains jours, de voir l'un d'eux les obliger à apposer comme de vulgaires sportifs des stickers de marque sur leurs œuvres ! Enfin faut-il le rappeler, le Palais Tokyo n'avait-il pas pour vocation, lors de son ouverture de ne servir que d'atelier d'expérimentation que pour les jeunes artistes contemporains ? On connaît la verdeur d'esprit de Louis Bourgeois mais tout de même ! C'est là une grave injure qui est faite à son génie et un total manque de respect pour sa personne ! Richard Rodriguez
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