Collectif le GIGA :
Guerilla Internet Groupe Art | |
Les courriers de Richard Rodriguez
Cliquez sur le lien et l'article s'affichera ci-dessous.
- RESISTANCE 2: 17 mai 2003,
Lettre à l'attention de Monsieur Philippe Régnierpar Richard Rodriguez (extrait) Paris, le 31 janvier 2003 A l'attention de Monsieur Philippe Régnier Directeur de la Rédaction Le Journal des Arts
Monsieur le Directeur, Je vous ai, à diverses reprises, fait part de mon mécontentement, ainsi que de celui de nombre d'anciens fidèles lecteurs du Journal des Arts, concernant la pusillanimité de votre ligne rédactionnelle. .... (En effet,) votre servilité à l'égard de nos " apparatchiks " culturels laisse songeur les rares lecteurs qui vous accordent encore leur confiance. Ainsi, dans votre numéro 161 où vous donnez la parole à douze " personnalités" du monde culturel qui font le bilan pour 2002 et dévoilent leurs projets pour 2003, Monsieur Olivier Poivre d'Arvor, Directeur de l'Afaa ( roi de l'auto satisfaction ) en profite pour régler ses comptes en traitant de " grincheux " les (? ) " sociologues de la situation de l'art français à l'étranger " ; pourquoi n'ose t'il pas citer nommément Alain Quemin ? Pour répondre à son invitation de "suivre les artistes plasticiens français en Allemagne, à Londres, à New York et de ne pas confondre la création et le marché ", on l'invite donc à aller voir la " poutre " dans l'œil de certains de nos " décideurs" de musées nationaux, plutôt que de vouloir retirer le " grain de sable " dans celui d'un courageux et perspicace sociologue. En effet, lorsqu'un Président d'un très important musée national, et futur Ministre de la Culture, remet la Légion d'Honneur à un artiste américain, star d'un marché purement spéculatif, dans les locaux d'une salle de vente anglo-saxonne, la confusion entre " marché et création " est manifeste et n'est certainement pas le fait de ce sociologue " grincheux " qui dénonce légitimement cette confusion des genres. Aucun d'entre vous n'a pourtant rien osé trouver à redire à ce geste d'une gravité rare pour notre " exception culturelle " ; avez-vous eu la curiosité, par exemple, d'enquêter pour savoir combien d'artistes plasticiens nationaux ont, jusqu'à présent, bénéficié d'une aussi prestigieuse décoration, la plupart devant habituellement se contenter de la simple médaille des Arts et Lettres ? Par ailleurs, Monsieur Poivre d'Arvor s'est-il rendu à la Foire de Miami/Bâle et y a t'il répertorié, sur les stands des marchands internationaux, le nombre d'artistes français qui y étaient représentés ? A t'il eu, ensuite, la curiosité de visiter les importantes collections privées locales pour y constater, de visu, le nombre d'œuvres de nos artistes contemporains qui y figuraient ? Ha ! Evidemment, il ne faut pas confondre " création et marché" ; les créateurs français, c'est bien connu, vivent " en pleine forme " d'amour et d'eau fraîche, et n'ont absolument pas besoin de vendre leur art pour pouvoir continuer de créer et de se faire connaître ? ! De qui se moque t'il ce " brave " Directeur de l'Afaa ? De nos artistes bien sûr ( hélas ! ) et de vos lecteurs, par la même occasion ! Bien sincèrement, Richard Rodriguez |